ciné classique
Freaks, la monstrueuse parade (Tod Browning USA1932) ( 1h04)
Le plus magnifique des hommages à la différence.
L'argument :
Amour, sexe, infidélité et vengeance au cirque Tartellini. Amoureux de l’acrobate Cléopâtre, Hans, le nain, abandonne sa fiancée, la minuscule écuyère Frieda. Cléopâtre épouse Hans par intérêt (elle apprend qu’il vient d’hériter) et décide de l’empoisonner... Mais le complot sera découvert et la vengeance, organisée par la coalition des "monstres" du cirque, sera effroyable...
Avis tiré du site "avoir-alire":
Plus horrible que Dracula. C’est ce qu’exige de ses scénaristes Irving Thalberg, le puissant producteur de la MGM. Le succès de Tod Browning (un ancien de la maison où il a tourné de nombreux films muets) chez Universal l’a rendu fou de jalousie. Il l’engage pour ce Freaks dont le tournage ne va pas sans provoquer de remous au sujet des "monstres" comédiens, phénomènes de foire venus tout droit de chez Barnum et d’autres cirques américains. Les pétitions circulent afin qu’on leur interdise l’accès à la cantine du studio. Tolérance, tolérance...
À peine le montage terminé, Thalberg recule. L’horreur dépasse les limites concevables. Il fait amputer le film de trente minutes . A sa sortie, le scandale est total. MGM le retire rapidement du circuit de distribution.
Pour autant, la carrière de Freaks ne s’est jamais arrêtée et il est considéré aujourd’hui comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma fantastique.
Il faut dire que ce qui a tant choqué le public est justement ce qui fait la force du film. Les rôles sont incarnés par d’authentiques "monstres", femme à barbe, nains, homme-tronc, femme microcéphale, hermaphrodite ou sœurs siamoises, qui sont aussi de merveilleux comédiens.
Et dans ce sens, Freaks constitue un bel hommage à la différence, ce qui de la part de Browning est tout sauf involontaire.
Notre avis:
80 ans après avoir déchaîné les passions, Freaks est un chef-d'oeuvre, un classique unanimement reconnu. "L'une des oeuvres les plus marquantes du cinéma fantastique des années 30 dont la poésie morbide inspira les plus grands": Lynch dans Elephant Man,Tim Burton dans Big fish, Werner Herzog, fasciné par l'anormalité et la folie, dans "Les nains aussi ont commencé petits" et aussi dans "La ballade de Bruno", où il confie le rôle principal à un marginal psychotique Bruno Schleinstein.
En revoyant ce film rare et envoûtant, à la fois thriller, film noir, film fantastique, réalisé sans effets spéciaux, on ne peut que constater qu'il dénonce avec force l'intolérance face à la différence et qu'il est porteur d 'un message de grande humanité: qui sont les vrais monstres du film? Le spectateur, lui, a choisi: il est en totale empathie avec ces êtres difformes mais si humains!
Quel plaisir rare de découvrir Freaks enfin sur grand écran!
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