Si le visage de Delphine Seyrig incarne de fait la Nouvelle Vague dans les années 1960, avec des rôles inoubliables chez Resnais (L'année dernière à Marienbad) Losey (Accident) ou Bunuel (Le charme discret de la bourgeoisie), durant les années 1970, elle s'implique dans les mouvements féministes. En se plaçant derrière la caméra, elle interroge dans Sois belle et tais toi 23 actrices françaises et américaines en leur posant 2 questions simples: « Auriez-vous choisi ce métier si vous aviez été un homme ? »
et « Avez-vous déjà joué des scènes chaleureuses avec d’autres femmes ? »
Delphine nous livre ainsi un témoignage bouleversant sur la condition des femmes et à fortiori de l'actrice, près de 40 ans avant #MeToo.
Le dispositif pensé par Seyrig - un montage répété de ces voix d'actrices - donne à voir un récit polyphonique, une pluralité d'expériences d'aliénation, une passionnante réflexion sur le métier d'actrice, l'industrie cinématographique, et les luttes pour l'égalité entre les sexes, dans un discours dont l'acuité résonne encore profondément avec notre époque.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire