L'innocent
de Luchino VISCONTI
Dimanche 15 décembre 2024 vers 18hItalie / France - 1976 - 2h09
Avec Giancarlo Giannini, Laura Antonelli, Jennifer O'Neill, Rina MorelliVersion restaurée 4K
Synopsis :Tullio Hermil est un mondain oisif qui évolue
dans la grande bourgeoisie italienne de la fin
du XIXe
siècle. Il entretient son narcissisme et
affirme sa virilité au bras de Teresa, sa sublime
maîtresse qu’il exhibe dans les salons auprès
de ses amis et rivaux. Son épouse, Giuliana,
dont il a fait sa confidente, lassée du manque
d’amour auquel Tullio l’a condamnée, se
laisse séduire par un jeune écrivain dont elle
attend un enfant. Profondément meurtri
dans son orgueil, Tullio décide de faire à
nouveau valoir ses droits maritaux.
Avec Giancarlo Giannini, Laura Antonelli,
Atteint d'hémiplégie, Luchino Visconti dirigea, fin 1975, cette adaptation d'un roman boursouflé de Gabriele D'Annunzio prônant une morale esthétique et le mythe du surhomme. Le cinéaste voyait dans cette œuvre romanesque la désagrégation d'une société qui avait fait le lit du fascisme. A juste titre puisque D'Annunzio fut, par la suite, un partisan de Mussolini. Mais on ne trouve pas d'arrière-plan politique dans ce drame social que Visconti tourna, difficilement, en chaise roulante et qui est, surtout, par les éclairages, les décors, les costumes, une admirable reconstitution d'époque. Ce chant du cygne d'un artiste regardant en face la mort qui l'emporta le 17 mars 1976, avant la sortie officielle du film, fut présenté, en son hommage, au Festival de Cannes la même année. Le Monde, 2005.
L’Innocent, géniale œuvre testamentaire, livre une implacable étude entomologique de la jalousie (nourrie par le «désir du désir» et la vanité) et d’une société oisive et décadente. Sous les dehors trompeurs d'un mélodrame au charme suranné (raffinement des décors et costumes, couleurs douces et apaisées), s'y déversent un pessimisme rare, une noirceur sans égale, implacable vision d'un monde vicié et sans lyrisme. Libération, 2024.
L’Innocent est l’histoire de la désagrégation non seulement d’une famille, mais aussi d’une certaine société et d’une certaine Italie. Visconti ne rend pas hommage à un décadentisme suranné, il analyse. Il veut comprendre ces entre-deux que sont le passage d’un siècle à l’autre, d’une Europe à l’autre (celle des empires à celles des nations),d’une classe sociale à l’autre (de l’aristocratie à la bourgeoisie). Cahiers du Cinéma, 2024.
L'Innocent est un testament d'une lucidité et d'une noirceur marquante. DVDClassik.
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