La Noire de... Ousmane Sembène+ conférence de Catherine Ruelle

La Noire de...(Ousmane Sembène 1966) (1h) 

suivie d'une conférence de Catherine Ruelle sur le thème :
La représentation des femmes dans le cinéma africain

Dimanche 12 janvier à 18h


Diouana (magnifique Mbissine Thérèse Diop) quitte tout pour « venir travailler pour les Blancs » à Antibes, et son exil prend la forme d’une humiliation cloîtrée et d’une lente agonie. À travers elle, c’est à toute l’Afrique bafouée par l’héritage colonialiste qu' Ousmane Sembène rend hommage, en lui restituant sa part féminine oubliée. Clair, net, précis et d’une grande beauté formelle, La Noire de… est un conte antiraciste inoubliable.


La Noire de... n’est pas seulement un premier long métrage, mais aussi le premier réalisé par un cinéaste d’Afrique subsaharienne. Ce film a marqué la fin du décret Laval de 1934, qui interdisait aux Africains de faire du cinéma.

Sembène a un jour expliqué que si le film avait été réalisé dans un autre contexte national, il aurait pu s’intituler La Maghrébine de… ou La Portugaise de…. Il soulignait ainsi que le thème central de son oeuvre est l’exploitation d’une domestique, quelle que soit sa nationalité ou sa couleur.

Adapté de sa nouvelle tirée de Voltaïque, La Noire de...est bien plus qu’un film : c’est un acte militant. Inspiré par un fait divers tragique, Sembène y dénonce avec force les injustices du néocolonialisme et ses effets destructeurs sur l’Afrique.


« J'ai écrit plusieurs nouvelles et romans... Quand je me suis rendu compte qu'en raison de l'analphabétisme qui sévit dans mon pays je ne pourrais jamais atteindre par mes livres les grandes masses, j'ai décidé de faire du cinéma. » (Ousmane Sembène)

Aujourd’hui encore, La Noire de... continue de résonner avec la même force et la même émotion, confirmant l’héritage durable de Sembène dans l’histoire du cinéma mondial.

À sa sortie, le film a été largement acclamé, remportant de nombreux prix (Prix Jean Vigo 1966 entre autres) lors de festivals européens et africains, et consacrant Sembène comme « le père du cinéma africain ».

Brève filmographie d'Ousmane Sembène ( 1923/2007)
  • 1968: Le Mandat
  • 1987: Camp de Thiaroye
  • 2003: Moolaadé


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