Le miroir aux alouettes
de Ján Kadár et Elmar Klos
dimanche 06 avril 2025 vers 18h
Tchécoslovaquie | 1965 | 2h07 | Noir et blanc | VOSTF | version restaurée
Avec Jozef Kroner, Ida Kaminska, Frantisek Zvarik et Hana Slikova
Festival de Cannes 1965 : mention spéciale du jury pour l'interprétation de Ida Kaminska et Jozef Kroner. Oscar du Meilleur film étranger 1966. Nomination à l'Oscar de la meilleure actrice 1967 pour Ida Kaminska. Festival Lumière 2017.
Suivi d'un échange avec Maurice Lugassy, coordinateur régional du Mémorial de la Shoah
Synopsis
1942. Dans un petit village slovaque occupé, Tono, un menuisier sans histoire, loin des idées fascistes, doit accepter la gérance d'une mercerie, appartenant à une dame Juive, Madame Lautmannová. Âgée et presque sourde, elle ignore tout des nouvelles lois raciales : elle le prend pour un assistant. Tono finit par la protéger, jusqu'au jour où la population yiddish est rassemblée sur la grand place pour être déportée...

A propos du film
Chef d’œuvre tragi-comique et bouleversant, point d’orgue de la carrière du tandem de cinéastes Ján Kadár (slovaque) - Elmar Klos (tchèque), Le Miroir aux alouettes est un film phare des années 60. Terrible et émouvante évocation de la répression antisémite, il fait partie de ces films qui jettent alors un regard different, plus complexe sur cette periode, tout en précédant les films de la Nouvelle Vague tchèque.
Ján Kadár et Elmar Klos interrogent à travers le portrait de Tono la responsabilité individuelle et collective dans l‘avènement d‘une société fasciste, comme de toute société autoritaire, et parlent aussi de la nécessité vitale de l’esprit de résistance. En ce sens, le film reste malheureusement très actuel, et étonne aussi par son humour franc et inattendu dans un contexte de tensions antisémites. Le comique et la force du film naîssent du tandem improbable que forment Tono, monsieur Tout-le-monde et la vieille femme intransigeante, mais aussi d’une mise en scène subtile qui mélange les genres.
En compétition à Cannes et Oscar du Meilleur film étranger (1er et un des 3 films tchèques à avoir obtenu de tous temps cette récompense !), le film a été couvert de prix dans le monde entier, connaissant un énorme succès public aux États-Unis. Ida Kamińska sera aussi nommée aux Oscars pour ce film, en tant qu’actrice, en 1967 ! Et 50 ans après, le film de Kadár et Klos demeure toujours aussi original et bouleversant.
A propos des réalisateurs
Les deux réalisateurs commencent leur carrière dans les années 1930-40 avant de tourner plutôt des films de propagande dans les années 50. Ils commencent à collaborer en 1952 mais ont du mal avec la cen- sure au tournant des années 60. Ils connaissent un retour triomphal avec la libéralisation progressive du régime. Le Miroir aux alouettes fait partie d’une étonnante trilogie, s’intercalant entre La Mort s‘appelle Engelchen (1963) et L’accusé (1964). Mais après l’écrasement du Printemps de Prague, la « Normalisation » en 1969 met de nouveau fin à vingt années de coopération et huit longs métrages. Jan Kadár partira en exil aux USA, où il finira sa carrière. Elmar Klos, exclu des Studio Barrandov et de l’École supérieure de cinéma (FAMU) où il enseigne, ne fera quasiment plus de cinéma.

Critiques
"Il y a une douce chaleur humaine et un très réel talent dans cette chronique villageoise du temps de guerre d’une remarquable justesse de ton."
Le Monde
"Un remarquable film tchécoslovaque à mi-chemin entre la comédie et la tragédie. C’est avant tout un film humain."
Télérama
"Bouleversant, plein d’humour et de tendresse (…) incomparablement interprété par Ida Kaminska et Josef Kroner."
L'Humanité


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